PLUS QU'UN AS-BUILT-MODEL
L'AZ SINT-MAARTEN FUT LE PREMIER PROJET BIM BELGE D'UNE TELLE AMPLEUR
Pour le compte du maître de l’ouvrage, tous les partenaires de construction ont en effet utilisé le BIM. “L’AZ Sint-Maarten fut le premier projet BIM belge d’une telle ampleur”, se rappelle arch. Erik Vereecken. “Même aux Pays-Bas et en Angleterre, on avait à peine l’expérience de tels projets à ce moment-là. Nous avons donc dû chercher pas mal par nous-mêmes. Cela a demandé bien entendu du temps et de l’argent mais cela nous a renforcé comme équipe. L’apprentissage par la pratique fait qu’on élabore ensemble le concept.“
“Nous avons paye des frais d’apprentissage mais grace au BIM, l’hopital a ete receptionne dans le budget et le delai postules”
ANTICIPER

Le processus BIM en était encore à ses balbutiements. “Les outils disponibles étaient bien moins nombreux et nous n’avions pas encore la synchronicité actuelle. Chacun travaillait encore dans son propre modèle et un planning était convenu quand ces modèles étaient partagés, de telle sorte que nous pouvions effectuer une détection des collisions. Cela s’appelait à l’époque simplement de la ‘coordination’. Nous avons vu les possibilités évoluer progressivement mais finalement, nous avons toujours continué de recourir aux outils et méthodes originales pour garantir la continuité. Ainsi nous avons pu continuer d’utiliser les modèles originaux.”
D’après Vereecken, ces modèles avaient apporté certains avantages importants. “En travaillant directement en 3D, nous pouvions et devions anticiper. Ce que vous solutionnez dans un plan doit aussi être solutionné aussitôt dans une coupe. En même temps les erreurs, quand elles se produisent, sont décelées bien plus vite, ce qui réduit le coût de l’échec. Enfin, les modèles ont pu être utilisés directement pour les simulations CFD, ce qui nous a fait gagner pas mal de temps.”
PLANIFIER AVEC INTELLIGENCE
“Avec le BIM nous ne voulions toutefois pas aboutir uniquement à un as-built-model”, complète encore Vereecken. “Nous avons voulu aussi l’utiliser comme outil de planification. Seulement ceci semblait utopique à une telle échelle. Nous avons bel et bien pu convaincre les différents entrepreneurs de l’utiliser – et nous voyons qu’ils l’utilisent effectivement aujourd’hui pour gérer leur chantier – mais finalement le logiciel ne permet pas d’entretenir le planning d’un tel grand projet à tous les niveaux et de A à Z.”
Ce que l’équipe de construction est bel et bien parvenu à faire, c’était d’intégrer le BIM dans le planning financier. “Pour le compte de l’AZ Sint-Maarten, PB calc & consult a établi un planning financier sur base de la méthode par éléments”, explique Vereecken. “Comme nos métrés étaient basés sur ce même principe, le modèle BIM a induit de façon indirecte le planning financier. Ceci peut être considéré comme une véritable innovation. De cette façon, nous sommes parvenus à écarter dans une large mesure les états d’avancement obligatoires – et les discussions financières mensuelles afférentes – et de mettre l’accent sur le respect du planning. C’est en partie grâce à cela que le projet a pu être réceptionné à temps et dans le budget postulé.”
DIALOGUE CONSTANT
Du reste, Vereecken est encore satisfait du trajet BIM pour d’autres raisons. “Les outils n’étaient peut-être pas totalement au point mais cela nous a en tout cas incité à collaborer et à dialoguer constamment, aussi bien avec le maître de l’ouvrage qu’avec les différents partenaires. Pas tellement en écrivant un grand protocole BIM – c’était encore relativement limité à ce moment-là – mais simplement parce que des accords devaient être conclus. Aujourd’hui nous entendons encore toujours, tous azimuts, que ceci a été l’une des grandes forces du projet.”