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RÉNOVER DES CONDUITS COLLECTIFS DE GAZ DE COMBUSTION EN 7 ÉTAPES

La rénovation des conduits d'évacuation des gaz de combustion figure parmi les priorités de l'installateur chauffagiste depuis des années. En effet, en Belgique, il y a encore des centaines de milliers de vieilles chaudières au gaz ou au mazout dont la plupart seront probablement remplacées par des appareils à condensation. Si ce genre de rénovation est relativement simple dans une maison unifamiliale, elle est hélas plus problématique dans le cas de cheminées collectives. En effet, chaque situation est différente et il y a de nombreux facteurs à prendre en compte. Voici un plan à étapes pour vous aider.

1. RASSEMBLER DES INFOS

rookgasChaque installateur appelé à remplacer une chaudière doit se demander si cette intervention nécessite une rénovation du conduit d'évacuation des gaz de combustion. Et ce, qu'il s'agisse d'une maison unifamiliale ou d'un immeuble d'appartements. En général, les vieux conduits sont prévus pour des gaz de combustion secs à plus de 200 °C, qui sont évacués par le tirage naturel.

Ils ne conviennent pas pour l'évacuation de gaz de combustion humides et plus froids (maximum 80 à 90 °C) des chaudières à condensation, qui sont poussés par l'extérieur via une surpression. Autrement dit, si l'on remplace une chaudière sans condensation par un modèle à condensation, il est toujours nécessaire de rénover l'évacuation des gaz de combustion. Mais dans les immeubles (d'appartements) avec une éva­cuation collective des gaz de combustion, le questionnement ne s'arrête pas là.

Aperçu des appareils de chauffage

La rénovation d'un conduit collectif des gaz de combustion ne dépend jamais d'un seul appareil de chauffage. Il faut trouver une solution qui convient pour tous les appareils de chauffage raccordés.

Il est donc essentiel d'avoir un bon aperçu de tous ces appareils et de leurs principales caractéristiques. Notez:

  •  l'emplacement de chaque appareil;
  • la marque et le modèle;
  • la puissance;
  • la hauteur de charge;
  • la pression du ventilateur;

Contrôlez avant tout la compatibilité des systèmes. En effet, la combinaison de systèmes en surpression et de systèmes en dépression peut entraîner des situations mortelles et il ne faut en aucun cas raccorder sur la même évacuation des chaudières à condensation et des chaudières sans condensation. Les gros écarts de puissance entre les différentes chaudières peuvent parfois poser problème (car la vanne antiretour de la chaudière à grosse puissance n'est pas activée, lorsque la chaudière tourne à faible puissance) et exigent donc une attention particulière et éventuellement des mesures supplémentaires. En principe, combiner des chaudières de différentes marques ne pose aucun problème. Mais dans la pratique, pour éviter toute incompatibilité, mieux vaut remplacer toutes les chaudières en même temps, même si ce point est particulièrement problématique dans les immeubles d'appartements avec plusieurs propriétaires. Il est donc crucial pour l'installateur de connaître la compatibilité de toutes les chaudières concernées. Sinon, la seule autre possibilité est de prévoir des solutions individuelles. Et ce n'est pas toujours simple!

Analyse de la cheminée existante

Pour éviter les interventions architecturales, on essaie au maximum lors de la rénovation des conduits d'évacuation des gaz de combustion d'utiliser la cheminée existante. Mais ses possibilités techniques dépendent de son état. On peut le vérifier au moyen d'une inspection par caméra – effectuée par l'installateur ou par une entreprise spécialisée. Voici les points importants pour ce contrôle et cette analyse: 

  • s'agit-il d'une cheminée de type shunt ou d'un système CLV?
  • dans quels matériaux est-elle réalisée?
  • est-elle étanche à l'air et à la vapeur?
  • répond-elle aux exigences en matière de sécurité incendie?
  • quelles sont la forme et la section de la cheminée? Changent-elles au fil du circuit?
  • la paroi intérieure est-elle lisse ou y a-t-il des éléments en saillie ou autres irrégularités qui pourraient causer des dégâts ou entraver la circulation?
  • y a-t-il d'autres conduites ou canalisations qui passent par la cheminée? Si c'est le cas, on ne peut pas l'utiliser pour l'évacuation des gaz de combustion.
  • est-ce que la cheminée a déjà été utilisée pour l'évacuation des gaz de combustion d'un ou plusieurs appareils au mazout? Dans ce cas, elle ne peut pas être utilisée pour l'arrivée d'air frais;
  • l'emplacement de la cheminée n'est-il pas en contradiction avec les prescriptions concernant le facteur de dilution?

Autres aspects architecturaux

Outre la cheminée existante, d'autres aspects architecturaux peuvent jouer un rôle dans la question de l'évacuation des gaz de com­bustion. Par exemple, existe-t-il d'autres cheminées ou conduits techniques qui pourraient être utilisés pour la sortie des gaz de combustion moyennant certaines interventions (cheminées d'évacuation des ordures, ...) ou est-il possible de doter un ou plusieurs appartements d'une évacuation individuelle sans que celle-ci soit trop proche des fenêtres, grilles d'alimentation, etc.?

Parties concernées

La rénovation des conduits de gaz de combustion devrait se faire en consultation avec tous les installateurs concernés, le(s) fabricant(s) de chaudières, le fabricant ou le distributeur de la solution de gaz de combustion et l'ensemble des propriétaires, généralement par l'inter­médiaire du syndic.

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Les raccordements à travers les murs doivent être étanches à l'air et ignifugés. Pour ce faire, on peut par exemple utiliser des raccords avec des manchons coupe-feu (inséré ci-dessous)

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2. LES BONS CALCULS

Sur la base des données collectées à l'étape 1, en particulier les capacités, les propriétés et les emplacements des différents appareils de chauffage, on peut toujours calculer les sections de cheminée nécessaires.

La plupart des fabricants disposent de leur propre service d'étude qui, de préférence en concertation avec le fabricant de chaudières, établit les notes de calcul nécessaires. Ils offrent la garantie que ces calculs sont effectués conformément à la norme en vigueur.

3. SOLUTION TECHNIQUE APPROPRIÉE

En plus de l'analyse de la cheminée existante, la note de calcul est un outil essentiel pour arriver à une solution technique appropriée tenant compte de toutes les unités de logement et de la situation existante. De plus, lors du choix de l'une ou l'autre solution, il est préférable de tenir compte du délai d'exécution afin de réduire autant que possible le temps d'installation par unité de logement.

Nous discuterons ci-dessous des options les plus courantes.

Tubage avec tube rigide

Si le diamètre, le tracé et l'état de la cheminée existante le permettent, on peut tuber cette dernière avec un tube rigide. Cela se produit surtout avec les cheminées de type shunt, bien qu'en théorie, il soit également possible d'installer un nouveau conduit dans le tube intérieur d'un système CLV existant. Mais dans la pratique, les diamètres de ces cheminées sont généralement trop petits.

Les tubes peuvent être en plastique ou en acier inoxydable. Les systèmes en plastique sont généralement plus limités au niveau du diamètre et de la hauteur de construction. De plus, ils ne conviennent qu'aux appareils à condensation.
Avec ce type de tuyauterie, les gaz de combustion sont évacués via le nouveau tube, tandis que l'air frais arrive via l'espace entre ce tube et la cheminée existante. Notez que la cheminée existante doit être complètement propre dans ce cas. Une cheminée qui servait auparavant à l'évacuation des gaz de combustion d'appareils de chauffage au mazout, ne convient absolument pas. Une autre option consiste à faire arriver l'air par un tuyau secondaire.

Tubage avec tuyau flexible

Selon le même principe, une cheminée existante peut également être tubée avec des conduits flexibles (également en plastique ou en acier inoxydable). Ceci est utile si la cheminée est conforme sur le plan technique (propre, suffisamment grande, non utilisée pour le mazout de chauffage), mais n'est pas totalement droite. Cependant, il faut être particulièrement attentif à l'état de la cheminée: les conduits flexibles peuvent plus facilement être endommagés par des fers à béton en saillie ...

Revêtement avec liner

La cheminée existante n'est pas suffisamment grande pour combiner l'apport d'air frais et l'évacuation des gaz de combustion? Elle suit un tracé très irrégulier? Elle ne peut pas être étanchéisée? Elle a été utilisée dans le passé pour des chaudières à mazout? Dans certains cas, on peut encore l'utiliser pour la nouvelle évacuation des gaz de combustion en recouvrant la paroi intérieure d'un liner thermodurcissable spécial. Une entreprise spécialisée fournira alors un manchon sur mesure qui sera introduit dans la cheminée, puis gonflé à basse pression, épousant ainsi la forme de la cheminée. La cheminée existante devient ainsi étanche à la vapeur, de sorte qu'elle convient pour l'évacuation des gaz de combustion.
Dans la plupart des cas, l'air frais est amené par un tuyau secondaire, bien qu'il soit désormais possible de créer un CLV avec ce système (en utilisant des raccords spéciaux en acier inoxydable).

Quoi qu'il en soit, cette solution ne convient qu'aux cheminées dont la paroi intérieure est relativement lisse. Les fers à béton en saillie et autres objets tranchants risqueraient de percer la doublure, l'empêchant ainsi de remplir sa fonction.

Nouveau tube concentrique

Enfin, si la cheminée existante ne convient pas, la seule option est d'installer une toute nouvelle évacuation des gaz de combustion (en général à l'extérieur du bâtiment). Pour les systèmes CLV, on utilise essentiellement des tuyaux isolés en acier inoxydable, qui sont construits en partant du bas. Dans ce cas, l'air est amené par des pièces en T spéciales.

NORMES ET LABELS

• NBN B 61-002: chaudières de chauffage central dont la puissance nominale est inférieure à 70 kW - prescriptions concernant leur espace d'installation, amenée d'air et évacuation de fumée;

• NBN D 51-003: installations intérieures alimentées en gaz naturel et placement des appareils d'utilisation;

• NBN EN 13384-2: conduits de fumée – méthodes de calcul thermo-aéraulique (Partie 2: conduits de fumée desservant plus d'un seul appareil);

• marquage CE des produits selon NBN EN 1856 (métal) …

• Quality Chimney: label de qualité créé par divers fabricants du sec­teur. Conditions: marquage CE, garanties de produit pluriannuelles, service d'étude, formations, contrôles de chantier, ...

4. PRODUITS DE QUALITE

Quelle que soit la solution technologique retenue, il est très important qu'elle soit réalisée avec des matériaux de haute qualité. Sinon, on verra rapidement apparaître de la corrosion, l'étanchéité aux gaz de combustion ne pourra pas être garantie, les joints se détacheront ou seront endommagés, ...

Un marquage CE est de toute façon indispensable. Quiconque prend le risque de ne pas le faire (ce qui peut arriver à l'ère des achats sur Internet), sera le principal responsable pour tout ce qui pourrait arriver.

En outre, plusieurs fabricants belges ont lancé le label Quality Chimney. Les fabricants qui portent ce label, garantissent à leurs clients une garantie minimale de dix ans pour les tubes fixes et de deux ans pour les tuyaux flexibles, ainsi qu'une formation, des études et un contrôle de chantier.

5. PLANNING SERRE

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Beaucoup de vieilles cheminées sont munies d'un tube rigide. Ces systèmes sont souvent modulaires et peuvent donc être parfaitement adaptés à la situation

Dès que toutes les décisions ont été prises, on peut en principe procéder au renouvellement ou à la rénovation de l'évacuation des gaz de combustion. Comme on l'a dit, il est important que le temps d'installation soit le plus court possible. En effet, tous les appareils de chauffage doivent être débranchés temporairement pendant les travaux.

Etant donné que la solution finale a été en­tièrement adaptée aux nouvelles installations, il n'est pas possible d'effectuer la rénovation par phases.

Tous les appareils et composants doivent donc être renouvelés en même temps et de préférence le plus tôt possible afin que les résidents ne se retrouvent pas sans chauffage inutilement. Une bonne planification est essentielle pour éviter les problèmes sur chantier et les retards inutiles. Pour ce faire, tenez compte de ce qui suit:

  • si possible, essayez de planifier le travail en été;
  • planifiez tous les travaux préparatoires nécessaires à temps (ceux ne nécessitant pas de débrancher les installations de chauffage existantes) afin qu'ils soient terminés à l'avance (voir ci-dessous);
  • coordonnez les travaux avec toutes les parties concernées et tous les autres instal­lateurs et entrepreneurs qui sont présents sur le site et qui effectuent des travaux (liés ou non). Informez également les occupants en temps utile;
  • vérifiez que le matériel nécessaire (de l'équipement aux plus petites pièces) est disponible sur place avant le début des travaux.

6. EXECUTION PRECISE

L'exécution doit être bien planifiée. Une distinction est faite entre les travaux préparatoires et la rénovation proprement dite.

Travaux préparatoires

Si la nouvelle solution est basée sur la cheminée existante, il est très important que cette dernière soit nettoyée à l'avance, puis étanchéisée et ignifugée. Selon les nouvelles normes de sécurité incendie, l'évacuation des gaz de combustion doit être fermée par un coupe-feu d'au moins 30 minutes, tant dans les bâtiments neufs que dans les rénovations, et aucune autre conduite ou technique ne peut être présente dans la cheminée.

Rénovation de l'évacuation des gaz de combustion

Pour la rénovation, travaillez selon un ordre logique, avec les points d'attention suivants:

  • démonter les vieilles chaudières;
  • pratiquer des ouvertures;
  • installer de nouvelles chaudières;
  • installer une nouvelle évacuation des gaz de combustion en portant une attention parti­culière aux raccords et aux joints. Par exemple, coupez toujours les conduits flexibles bien droit et assurez-vous que le lubrifiant utilisé n'affecte pas les joints, même à long terme. Les prescriptions du fabricant sont cruciales à cet égard. Veillez à ce que le drainage des tuyaux retourne toujours correctement à la chaudière;
  • parachever les raccordements à travers les murs de manière ignifuge avec une plaque antifeu, de la laine de roche ou des manchons coupe-feu;
  • finaliser les raccordements et parachever les passages de toit.

Contrôle

Par la suite, un contrôle visuel permet de s'assurer que tout a été fait correctement.

7. PARTAGE D'INFORMATIONS

La boucle n'est bouclée que lorsque toutes les informations relatives à la nouvelle installation (évacuation des gaz de fumées et appareils raccordés) sont rassemblées et mises à disposition. Ainsi, les installateurs qui effectuent l'entretien d'une autre chaudière ou qui sont appelés à résoudre des problèmes, ainsi que d'autres entrepreneurs, sont au courant des principales spécifications techniques. En Région de Bruxelles-Capitale, il faut absolument un plan du système CLV mentionnant tous les types de chaudière, mais dans les autres régions aussi, il est conseillé de conserver ces documents dans un endroit central accessible.

ETAPES 0 ET 8: FORMATION ET ENTRETIEN

La rénovation d'un conduit collectif d'évacuation ne commence pas à l'étape 1 et ne se termine pas à l'étape 7. Avant et après la rénovation, il y a encore des facteurs qui déterminent le succès de la rénovation:

Etape 0: formation

Plusieurs fabricants et fournisseurs de systèmes de cheminées et de conduits d'évacuation des gaz de combustion proposent des séances d'information et des formations. Ainsi, l'installateur se familiarise avec les spécifications techniques et les principales instructions de montage des produits proposés, mais aussi avec les problèmes liés à la rénovation de ces conduits.

Etape 8: entretien

Avec le temps, n'importe quel système peut rencontrer des problèmes dus à des erreurs de montage, à l'usure de certains composants ou à des facteurs externes tels que saleté, objets, autres tuyaux, etc. dans la cheminée. C'est pourquoi il est crucial de tenir compte de l'évacuation lors de l'entretien de la chaudière exigé par la loi.

Ceci peut être fait en vérifiant l'évacuation de l'eau de condensation, mais aussi en interprétant correctement les résultats de l'analyse des gaz de combustion. S'il s'avère que la chaudière récupère les gaz de combustion par l'arrivée d'air, il faut effectuer un contrôle visuel des joints. L'utilisation de fumée colorée peut aussi aider à détecter d'éventuelles fuites. Les systèmes CLV sont toujours équipés d'une trappe d'inspection pour l'entretien et le contrôle.

Merci à Isoleco, Opsinox en Ubbink

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