"le mazout a encore de l’avenir"
Tank-Service transforme les citernes de mazout en citernes d’eau de pluie
Du démontage de vieilles citernes à l'installation de nouvelles, en passant par tout le reste: l'entreprise en Flandre occidentale Tank-Service dit rarement non à un client. En tant que l'une des rares entreprises en Belgique dans ce secteur, Tank-Service a un autre atout: elle offre une seconde vie aux citernes de mazout enterrées en tant que citernes d'eau de pluie après traitement. Le directeur Dirk Robaey et le représentant Stephan Cardon reviennent sur un parcours de plus de 35 ans déjà pour cette entreprise familiale.
Service complet

Tank-Service a été fondée par Dirk Robaey en 1984. "Pendant mon service militaire, j'ai rencontré quelqu'un dont le père travaillait pour une compagnie pétrolière. Il m'a dit qu'ils cherchaient quelqu'un pour faire les contrôles d’étanchéité et qu'il pourrait m'offrir un an de travail, trois jours par semaine. C'est comme ça que j'ai fait mes premiers pas dans ce secteur. Au début, je n'ai travaillé qu'avec un seul sous-traitant indépendant, mais j'ai rapidement embauché un premier technicien. Et c'est ainsi que tout a commencé."
"Au début, nous ne faisions que des contrôles d'étanchéité, surtout dans les stations-service. Si nous rejetions une citerne, les gens demandaient si nous ne pouvions pas la réparer. Au fil du temps, de plus en plus d'activités se sont ajoutées: des travaux de réparation à la neutralisation en passant par l'installation de nouvelles citernes. Aujourd'hui, nous proposons un service complet. Nous ne nous contentons plus de réparer une citerne sur place, nous en fabriquons une nouvelle dans l'ancienne. Et c'est très rare que nous disions non à un client."
Citerne à eaux d’extinction
A un moment donné, il y a plus de vingt ans, Dirk et son équipe ont été contactés pour transformer trois citernes de mazout enterrées de 60.000 litres chacune en citernes à eaux d’extinction dans l'un des plus grands immeubles d'appartements à Anvers. "Tout s'est vraiment bien passé", dit Dirk. "Et nous nous sommes dit: pourquoi ne pas faire de même pour l'eau de pluie ? La procédure est la même."
Activités principales
Aujourd'hui, en 2020, la transformation des cuves de mazout en citernes d'eau de pluie est l'une des principales activités de Tank-Service. "L'année dernière, nous avons constaté un intérêt croissant dans ce segment", dit Dirk. "C'est vraiment la solution idéale pour une citerne inutilisée", dit Stephan. "Si vous faites neutraliser ce réservoir, il ne vous sera d'aucune utilité. Pour un petit supplément de prix – la citerne doit être nettoyée de toute façon – elle sera à nouveau utile. Une personne qui vit dans une maison mitoyenne n'a pas vraiment la possibilité de faire enterrer une citerne en béton. Maintenant que le climat se réchauffe et que le niveau des eaux souterraines baisse, il est plus qu'utile de stocker davantage d'eau. De plus, le prix de l'eau de ville ne cesse d'augmenter. C'est donc un investissement qui se rentabilise rapidement."
Expérience
Tank-Service veut se concentrer encore plus sur les transformations à l'avenir. Aujourd'hui, les possibilités ne sont pas encore connues du grand public et l'entreprise à Menen n'a pas encore beaucoup de concurrence. Cependant, selon Dirk et Stephan, cela pourrait changer dans un avenir proche. "J'espère que non, mais je sais que c'est inévitable", poursuit Stephan. "Avec notre expérience de plus de vingt ans, nous avons de toute façon une belle longueur d'avance sur la concurrence. Et j'en suis fier", dit Dirk.
"Grace a notre experience de plus de vingt ans, nous avons une bonne longueur d’avance sur la concurrence"
Installateurs
Pour beaucoup d’installateurs, c’est un concept nouveau. Tank-Service travaille en étroite collaboration avec les installateurs pour trouver de nouveaux clients – en effet, un particulier est presque toujours un client unique. De plus, pour un installateur, c'est un service supplémentaire qu'il peut offrir à son client. "C'est ce que je dis en général lors de mes visites sur chantier et je n'ai eu que des réactions positives", dit Stephan. "Si nous obtenons du travail grâce à un installateur, nous traitons bien sûr son client avec le plus grand respect", dit Dirk. "Il se mouille pour nous. Nous n'avons pas la prétention de dire que tout se passe toujours sans le moindre problème, ce n'est pas possible. Mais en cas de problème, nous veillons à ce que tout rentre dans l'ordre dans la semaine. Je ne peux pas prendre mon week-end en sachant que quelque chose ne va pas."
Défi
Et c'est justement en s'appliquant à résoudre des problèmes que Dirk a tenu bon ces 35 dernières années. "Chaque situation est unique et chaque client l'est aussi. Le défi consiste à trouver une solution adaptée à chaque fois. C'est tout le plaisir de notre métier. Pour nos techniciens, par exemple, c'est plus difficile de transformer une citerne que de la découper ou de le neutraliser. C'est un travail constructif. A la fin de la journée, vous êtes fatigué, mais vous avez fait quelque chose de constructif."
Casco
Actuellement, la transformation d'une citerne se déroule un peu selon le principe casco. "Pour faire tous les raccordements correctement, nous devons faire appel à l'entrepreneur", dit Stephan. "Nous préparons tout nous-mêmes de A à Z ou en concertation avec l'installateur. Et puis, de toute façon, l'objectif n'est pas de lui voler son travail."
Du mazout à l’eau de pluie
Epoxy
"La transformation va toujours dans le même sens. D'abord, on retire le couvercle du trou d'homme et on pompe le mazout liquide. Les ‘kilos’ de mazout sont retirés manuellement. Ensuite, la cuve est nettoyée et dégraissée par l'intérieur. Cela permet au technicien de déterminer si la cuve peut encore être utilisée ou non.
Si c'est le cas, elle est sablée par l'intérieur et immédiatement après, nous appliquons une couche d'époxy pour empêcher la condensation. Après une semaine de durcissement, on peut à nouveau verser de l'eau ou du mazout dans la citerne. Dans le cas d'une citerne d'eau de pluie, il suffit de raccorder les tuyaux."
Pas de coûts perdus

"Dans le cas où la citerne ne peut plus être traité, par exemple parce qu'elle présente une fuite trop importante, les étapes précédentes ne sont pas perdues.En effet, il faut de toute façon la nettoyer pour la neutraliser."
Hors sol ou enterrée
"Il n'y a pratiquement aucune différence entre une cuve de mazout enterrée et un modèle hors sol. D'un point de vue technique, une citerne hors sol est moins intéressante: si le toit n'est pas plus haut que la citerne, il faudra installer une pompe pour acheminer l'eau de pluie vers la cuve."
assainissement
Tout au long de sa longue carrière, Dirk en a vu défiler des citernes à mazout, certaines en meilleur état que d'autres. "Nous n'aurions pas assez avec une journée pour raconter tous les cas de citernes dans un état catastrophique. Il arrive aussi régulièrement qu'une citerne ‘cachée’ ou ‘oubliée’ soit découverte lors de rénovations ou d'une vente. En général, elle n'est pas en très bon état, et c'est un euphémisme. S'il y a des trous dans la cuve et que le niveau des eaux souterraines atteint le niveau de la fuite, alors cette eau passe dans la citerne. Si cette eau contaminée se retrouve dans un égout ou un cours d'eau, les conséquences sont désastreuses. Une opération d'assainissement coûte très cher. Et c'est une tragédie."
Limite
"Donc c'est notre travail d'avertir les gens quand la situation devient critique. L'inspection obligatoire ne permet pas toujours de déterminer si la cuve est en parfait état. Ce genre de contrôle ne donne qu'un aperçu ponctuel. Beaucoup de choses dépendent aussi de la manière dont la citerne est placée et de quand elle date: les citernes des années 80, par exemple, durent au moins 5 à 10 ans de moins que celles des années 70. De plus, certaines cuves étaient pour ainsi dire jetées dans un trou. Du coup, ça n'aide pas à garantir une longue durée de vie. Et puis il y a les influences extérieures: le courant vagabond, par exemple, est un problème majeur."
Négligence
Selon Dirk et Stephan, il arrive encore trop souvent qu'une citerne soit négligée, avec toutes les conséquences que cela implique. "Beaucoup de gens ont tendance à mettre de côté la neutralisation de leur vieille citerne, mais au final, c'est important de le faire. C'est pour cela que cela vaut vraiment la peine de transformer votre cuve enterrée en citerne d'eau de pluie pour un petit supplément. Ou, si votre faites enlever votre cuve hors sol dans votre cave, vous pouvez utiliser l'espace ainsi libéré pour aménager une cave à vin ou un sauna. Les possibilités sont infinies."
caractere familial
Dirk dirige l'entreprise avec sa femme Liesbet Vancayseele. Huit techniciens fixes travaillent tous les jours pour les clients de Tank-Service. Au bureau, trois employés et deux représentants commerciaux veillent à ce que tout se déroule sans accroc. Stephan, qui a commencé à y travailler en septembre 2019, apprécie surtout le caractère familial de Tank-Service. "Ici, le service et la qualité sont vraiment les priorités. Dans beaucoup de grandes entreprises, cet aspect a disparu et c'est toujours une question de chiffres."
perspectives d’avenir
L'équipe de Tank-Service est bien consciente que la méthode actuelle de chauffage au mazout est vouée à disparaître.
Néanmoins, ils voient l'avenir d'un bon œil. "Rien qu'en Flandre, on estime qu'il y a encore 400.000 citernes de mazout sous terre", dit Dirk. "Et il y a encore 4 millions de Belges qui chauffent leur maison au mazout. Donc, notre génération ne manquera pas de travail."
Manque d’alternatives
De plus, selon Stephan, il reste encore beaucoup à faire avant de pouvoir éliminer complètement le mazout comme combustible de chauffage. "Il n'y a pas encore assez d'alternatives aujourd'hui. Les nouvelles technologies coûtent encore trop cher et, dans la plupart des cas, nécessitent une rénovation complète pour être rentabilisées de manière optimale. Pour beaucoup de gens, ce n'est tout simplement pas possible."
"Les autorites veulent eradiquer le mazout partout dans le monde, mais ne proposent pas de solutions de rechange"
Zones d’ombre
Il reste aussi pas mal de zones d'ombre, selon Stephan. "Selon le gouvernement flamand, à partir de 2021, les chaudières à mazout ne pourront plus être installées dans les nouvelles constructions et les rénovations importantes. Mais en fin de compte, c'est le gouvernement fédéral qui décide. Comment les gens peuvent-ils savoir quoi faire aujourd'hui?
C'est un peu la même histoire qu'avec les voitures diesel. Les émissions et la consommation d'une chaudière à mazout ont également diminué de manière drastique au cours des dernières années. Le gouvernement veut éliminer tous les combustibles fossiles du monde en les interdisant, mais sans penser aux solutions de rechange."
Combustibles biologiques
Selon Stephan, les combustibles biologiques pourraient offrir une solution. "Quand je vois comment ça fonctionne, j'espère qu'on investira dans ce sens. J'y crois vraiment. Cependant, le prix est encore beaucoup trop élevé aujourd'hui et on ne les utilisent encore que trop peu dans les installations de chauffage. Par conséquent, nous ne travaillons pas encore avec ce type de solution, mais cela nous intéresse certainement.
En fait, nous travaillons chaque jour pour l'environnement en démontant des citernes de mazout. Et comme dans de nombreux cas nous les transformons en citernes d'eau de pluie, nous ne sommes pas vraiment stigmatisés pour l'installation de nouvelles citernes."
"Nous avons évidemment bien conscience que nous serons amenés à installer de moins en moins de nouvelles citernes et qu'à l'avenir, nous devrons peut-être nous tourner vers de nouvelles activités qui s'intègrent dans notre segment spécifique. Mais c'est justement ce qui rend le travail intéressant."

"Ici, le service et la qualité sont vraiment les priorités.
Dans beaucoup de grandes entreprises, cet aspect a disparu et c'est toujours une question de chiffres"