“L'ENTREPRENEUR DE JARDIN DOIT APPROFONDIR SES CONNAISSANCES“
IL Y A LES PLANTES, ET PUIS IL Y A TOUT LE RESTE
Dans un secteur toujours plus technique, le travail en collaboration se fait de plus en plus urgent. Le secteur du jardinage évolue très vite lui aussi, explique Marc Galle, président de la fédération Groen Groeien. “N'importe qui peut se qualifier d'entrepreneur de jardin, mais au détriment des connaissances en termes de techniques et de sécurité. J'aimerais qu'il y ait une plus grande coopération entre les entrepreneurs et les fédérations. Notre secteur évolue rapidement, et pour tenir le rythme, nous ne pouvons plus avoir peur les uns des autres.“
BIEN PLUS QU'UN JARDINIER
Groen Groeien a été créée en 2010 dans le cadre de l'Association flamande des Fleuristes, des Producteurs de Fleurs coupées, des Arboriculteurs, des Jardiniers et des Responsables Espaces verts (AVBS), qui fait partie du Boerenbond. Le président Marc Galle: “L'AVBS existe depuis longtemps, mais ce n'est que dans la province de Flandre occidentale qu'il y a eu un effet actif, alors que l'AVBS avait des membres dans d'autres provinces. En 2010, plusieurs personnes ont lancé quelque chose de nouveau. Avec Groen Groeien, nous essayons d'optimiser la concertation, avec un effet actif et une bonne communication. Nous gérons tout dans les cinq provinces flamandes et nous avons une assemblée générale où tout le monde est représenté. Certains sont aussi représentés au Centre flamand de Promotion de l'Agriculture et de la Pêche (VLAM), d'autres sont membres du Fonds social et des membres sont aussi représentés au Centre de Recherche en Culture ornementale (PCS) à Destelbergen. L'entrepreneur de jardin peut se faire entendre un peu partout.“
De l'importance d'élever la voix
“Cette voix est nécessaire. Un entrepreneur ne se contente plus de se promener avec sa pelle et sa remorque, c'est un métier technique. Il faut gérer l'administration, et il y a des règlements dans lesquels l'entrepreneur de jardin devrait avoir son mot à dire. Notre consultant Jan Vancayzeele, p.ex., a lancé le dossier sur l'apprentissage dual dans le domaine de l'aménagement: il faut attirer des personnes mieux formées. Nous sommes aussi représentés au sein du Fonds social pour les Parcs et Jardins, un fonds qui rembourse, p.ex., la formation des employés, la retraite anticipée et les congés de maladie. Nous avons également notre mot à dire dans le Standaardbestek 250, relatif aux voiries en Région flamande. S'il y a quelque chose au sujet des arbres, des plantes ou des jardins, nous sommes présents. Il y a quelque temps, les gens voulaient seulement autoriser les espaces verts indigènes dans les appels d'offres publics. Chacun de ces espaces verts devait alors faire l'objet d'une inspection, mais le secteur n'est pas encore prêt pour cela. Nous avons pu faire en sorte que cela ne soit pas reconnu comme règle, mais comme exception. Le VLAM doit décider des campagnes publicitaires, comme celle du Tuinaannemereffect: nous y sommes aussi représentés.“
Plates-formes
“Nous divisons notre organisation en plates-formes de niche pour les constructeurs de piscines naturelles, les architectes paysagistes et les spécialistes en toitures et façades végétales. Les architectes paysagistes sont le département le plus récent. Les constructeurs de piscines naturelles travaillent sur une définition légale de la piscine naturelle, afin de l'appliquer aux piscines publiques: ni produits chimiques, ni filtres UV. Les piscines publiques sont des piscines au chlore. On ne pouvait pas faire autrement, puisqu'il n'existait pas de législation, et nous sommes en train de la rédiger. De plus en plus de piscines sont construites, mais une piscine naturelle et une piscine classique sont deux choses différentes. Une piscine doit être construite, et une piscine naturelle est aménagée. Il faut connaître les plantes, les équilibres écologiques.“
Informer
“Je suis moi-même entrepreneur de jardin et je participe à tout cela de manière désintéressée, car le secteur a besoin d'une professionnalisation. Si je passe une demi-journée sur un chantier, je gagne plus qu'en consacrant une journée à Groen Groeien. Etre membre d'une organisation, c'est faire preuve de solidarité, travailler ensemble pour informer tout le monde. C'est incroyable le nombre d'entrepreneurs de jardin qui ne sont pas bien informés: sur la législation, la phyto, les plantes, les matériaux. Beaucoup commencent comme entrepreneurs de jardin sans la moindre formation. Un cuisinier qui ne veut plus travailler le week-end, achète une camionnette, une remorque, une pelle et il est un entrepreneur de jardin. L'architecture des paysages ne nécessite pas d'accès à la profession: les gens taillent des haies et tondent des pelouses, et voilà, c'est fait. Il n'y a pas de reconnaissance officielle, vous n'avez même plus besoin de votre gestion pour devenir indépendant. Cela rend la plupart des débutants vulnérables, et nous voulons mieux les informer: sur le salaire horaire à demander, sur le matériel nécessaire à leur sécurité. Ce dernier point est l'un de mes chevaux de bataille. Je vois trop d'entrepreneurs de jardin qui utilisent des tondeuses à gazon et des débroussailleuses sans casque, ni lunettes.“
COLLABORATION
“J'aimerais aussi qu'il y ait plus de coopération entre les entrepreneurs de jardinage et entre les fédérations. Ce n'est pas parce que vous êtes en compétition les uns avec les autres, que vous ne pouvez pas travailler ensemble sur des questions cruciales. Il m'arrive de travailler pour des collègues et ils travaillent parfois pour moi. Trop d'entrepreneurs de jardin ont encore peur les uns des autres; mais je ne serais pas président si j'étais jaloux de mes propres membres. Cela ne m'a jamais posé de problème. Ces chantiers partagés laissent toujours des traces. Ces collègues m'appellent parfois des années plus tard pour mettre en place de nouvelles collaborations.“
EVOLUTIONS
Du vert, mais pas que
“Le secteur évolue. De nombreux entrepreneurs sont impliqués dans les travaux de terrassement et de pavage, afin d'offrir un service complet. Les entrepreneurs en construction sont de plus en plus grands, et qui parmi eux accepte encore de monter un muret ou d'aménager des sentiers dans un jardin? Si vous ne travaillez que pour les plantes, alors vous n'aurez pas d'autre choix que de vous spécialiser dans l'entretien, dans les très grands arbres, ou simplement dans les plantations.“
Les plans d'eau
“Nous devons réfléchir à notre façon de faire avec l'eau, en stocker davantage et permettre les infiltrations locales afin de préserver le niveau des nappes phréatiques. Un jardin qui entretient son propre cycle de l'eau offre de nombreux avantages pour l'homme comme pour la nature, mais l'entrepreneur de base ne dispose pas de connaissances suffisantes.“
Nature urbaine
“L'urbanisation implique de nouveaux travaux: jardins sur les toits, jardins verticaux, plus de verdure dans la ville, comme pour temporiser ces îlots de chaleur. Nous avons beaucoup de quartiers de villas avec des jardins de 600 à 1.000 m². Celles-ci sont moins nombreuses, mais les propriétés existantes doivent être préservées. Nous faisons beaucoup de rénovations dans ces jardins, de la part des baby-boomers qui ont déjà rénové leur cuisine et leur salle de bains, puis qui envisagent d'enlever leur haie au profit d'une nouvelle clôture, d'aménager un petit étang, ... C'est notre clientèle, mais les jeunes manquent de moyens. Ils préfèrent donc la ville. On y retrouve de grands immeubles à appartements, où tout le monde se retrouve dans un jardin commun - au rez-de-chaussée, il y a parfois un jardin privé, mais autour, on voit de plus en plus de jardins gérés par plusieurs personnes. C'est l'évolution la plus importante pour l'entrepreneur de jardin. Et nous sommes prêts à avancer dans ce sens.“