LES PEINTURES EFFET ROUILLE METTENT DES ACCENTS TRES SPECIFIQUES
D'une gravité ludique à un apaisement intrinsèque
Le choix d'un effet rouille en tant que nuance est bien plus qu'une mode éphémère. A l'instar du phénomène naturel, les peintures effet rouille se manifestent sur le plan commercial comme des produits incontournables. La tendance rusty se maintient et selon les spécialistes, elle va rester bien présente dans le monde de la décoration, tout comme son alter ego physique. Le fait que les effets rouille puissent être réalisés de différentes manières, est plutôt un avantage qu'un inconvénient. Cela élargit le champ d'application, augmente l'accessibilité et garantit un travail de décoration inédit jusqu'à présent.
EN QUETE DE PLUS
De plus en plus de peintres et décorateurs créatifs recherchent activement des systèmes de peinture alternatifs. Ils veulent de nouvelles idées qui apportent de l'originalité et repoussent les frontières. Cette dynamique apporte aux techniques comme l'effet rouille le boost qui leur manquait.
UNIVERSEL
Le naturel propre aux teintes rouille ouvre de nombreuses portes. A tel point que les termes tels que 'polyvalent' ou 'compatible' ne suffisent plus pour qualifier l'employabilité des produits. La question est plutôt de savoir s'il existe des situations spécifiques où on ne peut pas du tout appliquer l'effet rouille.
Eh bien, la réponse est simple et elle est la même que lorsqu'on pose la question pour le blanc, autre teinte universelle: non! Apaisant, ludique, dur, moderne ou rustique: les effets rouille esthétiques se marient sans problème avec chaque situation.
LA ROUILLE ESTHETIQUE
L'offre de produits actuelle comprend des revêtements pouvant être appliqués sur de grandes surfaces comme des plafonds et des murs ainsi que des systèmes de peinture permettant de créer certains accents sur des décorations, des meubles ou même de la terre cuite. Et ce, tant pour les applications intérieures que pour les applications extérieures. Dans tous les cas, le standard est un système en phase aqueuse où la mise en œuvre jouera un rôle primordial dans l'esthétique finale. L'application d'effets rouille devient ainsi une activité (pseudo-)artistique où la reproductibilité joue un rôle totalement secondaire. En effet, elle rend chaque peinture unique, quel que soit le procédé utilisé.
Lorsqu'il s'agit de surfaces fonctionnelles soumises a une charge mécanique intense, on applique une couche supérieure résistant aux rayures en guise de protection
SYSTEME 1: MELANGE DE PLUSIEURS COUCHES
Cela vient peut-être du DIY, mais la composition progressive des nuances de couleur à l'aide de systèmes de peinture en phase aqueuse reste une alternative intéressante pour plusieurs applications. Le procédé repose sur un mélange humide et continu de tons de jaune, de brun et de rouge jusqu'à l'obtention du résultat souhaité. Outre la qualité de l'apprêt ou de la couche de substrat, ce sont surtout le pourcentage d'eau et le timing qui déterminent le résultat final. Le système permet d'apporter des corrections jusqu'au dernier moment, un atout important, lorsque le résultat doit répondre à des critères bien précis, même avec des luminosités changeantes ou des points de vue différents.
SYSTEME 2: FORMATION DE ROUILLE IN SITU
Ici, il s'agit toujours d'un système à deux composants. Le premier, une pâte, se compose d'un agent de liaison tel qu'une résine acrylique ou alkyde dans lequel on a incorporé des particules de fer. Le second est l'activateur, qui accélère l'oxydation (la rouille) des particules de fer. Comme la base pour la pigmentation finale est la rouille qui s'est formée in situ (Fe(OH)3), on obtient comme couleur finale une couleur rouille très pure.
Concrètement, une fois que l'apprêt est sec, on applique la pâte de fer active en mouvements croisés. Ensuite, il faut appliquer l'activateur dans les quinze minutes qui suivent. Ici, l'utilisateur peut choisir la méthode qu'il préfère. C'est là qu'intervient l'aspect artistique: on peut appliquer l'activateur sur la couche active à l'éponge, par nébulisation, au pinceau ou au rouleau. Le résultat final sera toujours différent. Avec ce système, on ne 'choisit' pas de nuance prédéfinie ou de facettes. C'est le processus qui déterminera l'effet rouille qui apparaîtra. En effet, il y a de nombreuses variables qui interviennent, comme l'action de la rouille proprement dite. Celle-ci suppose toujours un milieu aquatique, ce qui, appliqué aux revêtements, aura des conséquences très importantes. Le séchage implique aussi l'arrêt immédiat de la réaction et donc de la formation de rouille, ce qui a un impact direct sur la profondeur de la nuance.
De plus, il est possible de jouer avec les deux épaisseurs de couche (pâte/activateur), ce qui signifie que l'on peut obtenir des nuances très délicates pouvant aller du jaune à l'orange ocre, au brun-rouge et même un brun-noir. Rien qu'en influençant la durée et le taux d'humidité pendant l'oxydation. En outre, le post-traitement offre une palette supplémentaire de possibilités artistiques. Vous pouvez, entre autres, modifier la rugosité avec une spatule et polir votre revêtement jusqu'à ce qu'il soit parfaitement lisse ou bien, au contraire, ajouter du sable sur la surface au dernier moment. En général, le fait de terminer à la spatule donne des tons un peu plus clairs.
Résistance aux salissures?
La 'résistance aux salissures' de ce revêtement rouille est un thème important. Après la formation de rouille, les particules de fer sont en principe encapsulées par le liant (la résine synthétique), si bien que, pour des applications purement décoratives, la couleur rouille est préservée. Lorsqu'il s'agit de surfaces fonctionnelles soumises à une charge mécanique intense (plateau de table), on applique en guise de protection une couche supérieure supplémentaire résistante aux rayures.
SYSTEME 3: SYSTEME MONOPRODUIT EN PLUSIEURS COUCHES
Après l'apprêt, on applique ici une sous-couche de base. Cette couche de plâtre mat liée à la chaux de type plâtre vénitien fera office de support pour la couche de finition. L'effet rouille est créé par l'application de couches successives d'un revêtement de finition en phase aqueuse avec des paillettes de fer comme substance active. En étalant cette finition, on fait apparaître l'effet rouille, dont la nuance et la profondeur dépendent entièrement de la composition de la couche. Avec un seul revêtement rouille, on peut obtenir toute la palette de nuances intermédiaires, rien qu'en jouant sur l'épaisseur de la couche. On obtient alors une finition rouille rustique basée sur le stuc italien classique.
Merci à Stoopen et Meeûs,Strikolith, Tollens et Vistapaint