"Situation incertaine pour nos secteurs et une image divisée"
Le 23 avril 2025, Fedustria a fait le bilan d'une année en demi-teinte. L'industrie de transformation du bois a renoué avec la croissance après une forte baisse en 2023. En revanche, l'industrie de l'ameublement a connu une deuxième année consécutive de déclin.
Les années de vaches grasses sont clairement derrière nous
Karla Basselier, CEO Fedustria: "Les années de vaches grasses sont clairement derrière nous. La situation actuelle est incertaine. Le coût élevé de la main-d'œuvre et, surtout, les prix faramineux de l'énergie qui désavantagent notre pays n'y sont pas étrangers. Mais nous avons un atout : notre ingéniosité. Les entreprises qui innovent s'en sortent mieux et font la différence."
Conjoncture dans l'industrie belge de l'ameublement en 2024
Nouvelle baisse du chiffre d'affaires en 2024
Le chiffre d'affaires de l'industrie de l'ameublement a baissé d'environ 7 % en 2024 pour la deuxième année consécutive, passant ainsi sous la barre des 2 milliards d'euros. Au cours de chaque trimestre de 2024, les ventes ont été inférieures à celles de la même période de l'année précédente. La faiblesse de la demande en général et la mauvaise situation du secteur de la construction en particulier expliquent ce recul.
Le chiffre d'affaires a baissé pour tous les groupes de produits. Les meubles de bureau et de magasin (-10,9 %) et les matelas et sommiers (-12,4 %) ont été les plus touchés. Le mobilier d'habitation a enregistré une baisse de son chiffre d'affaires de 4,1 % et le chiffre d'affaires des meubles de cuisine a baissé de 6,5 %.
“Ce chiffre n'est pas réjouissant, mais la forte croissance du marché immobilier observée au premier trimestre est une bonne nouvelle pour le marché de l'ameublement. Car le nombre de jeunes acheteurs de moins de 30 ans a augmenté de près d'un tiers. Et ce sont des clients qui achètent différents types de meubles” – Karla Basselier, CEO Fedustria
Conjoncture dans l'industrie belge de la transformation du bois en 2024
Rebond du chiffre d'affaires en 2024
Le chiffre d'affaires de l'industrie de la transformation du bois a progressé de 3,4 % en 2024 après une baisse de 12,3 % en 2023.
Il a commencé par baisser de 2,3 % au premier trimestre 2024 avant de se stabiliser (+0,9 %) au deuxième trimestre. Les troisième (+7,7 %) et quatrième trimestres (+8,5 %) ont connu un net rebond.
Ce sont principalement les panneaux qui ont contribué à cette hausse du chiffre d'affaires (+8,6 %). Dans le secteur des emballages (principalement des palettes), la progression du chiffre d'affaires a été limitée à 1,7 %. Cependant, les ventes d'éléments de construction (-3,0 %) et d'autres produits de la transformation du bois (-6,5 %) ont de nouveau diminué.
“C'est un signe encourageant pour notre division bois. Il s'agit maintenant d'éliminer les éventuels obstacles, je pense au fonctionnement défaillant de la CITES. De plus, il est nécessaire de veiller à une application efficace du RDUE” – Karla Basselier, CEO Fedustria
Changement de présidence

Cette Assemblée générale est également la dernière assemblée générale de notre président actuel, Jan Desmet. Après l'AG, Jan sera remplacé par Frank Veranneman, le CEO de la division enduction en ligne au sein du groupe Sioen.
“Nous ne remercierons jamais assez Jan d'avoir guidé notre fédération à travers des eaux tumultueuses. Malgré l'ampleur de la tâche, Frank saura certainement se montrer à la hauteur de son prédécesseur” – Karla Basselier, CEO Fedustria
Les priorités politiques de Frank sont claires.
- L'UE ne devrait pas être plus catholique que le pape. Elle adopte pour elle-même des normes claires, mais elle ne doit pas avoir peur de les imposer aux autres. Actuellement, notre marché est inondé de paquets qui n'y sont pas soumis. Et ces paquets sont souvent dangereux pour la santé publique, comme nous l'a récemment révélé notre centre de recherche Centexbel à la suite d'enquêtes aléatoires. Et cette tâche revient à la douane.
- Nous avons besoin d'une véritable politique industrielle en Belgique. Une politique industrielle qui ne se contente pas de garantir des conditions de concurrence équitables, mais qui rétablit également notre compétitivité. Aujourd'hui, nous sommes à la traîne par rapport à nos voisins. Et ce retard est souvent simplement dû à de mauvais choix politiques (en matière d'énergie, par exemple).
- Cette compétitivité a été considérablement affaiblie par les coûts salariaux élevés (l'indexation automatique, par exemple). Nous devons la restaurer et continuer à engager le débat à tous les niveaux politiques. En défendant nos secteurs, comme une sorte de syndicat.
- Dans ce contexte, l'un des éléments les plus importants sera la lutte contre les coûts énergétiques faramineux. Ces coûts nous désavantagent non seulement face aux Etats-Unis et à la Chine, mais aussi face à nos voisins directs. Et pour ce faire, il sera indispensable de respecter les normes énergétiques, tant fédérales que régionales, mais aussi de réduire les tarifs de transmission et de distribution.
- Enfin, nous soutenons l'intention de supprimer les lourdeurs administratives que l'on retrouve aussi bien dans l'accord de coalition fédérale que dans l'accord de gouvernement régional !
Mais Fedustria ne se contente pas de se plaindre. Il y a de l'espoir. Au niveau flamand, le gouvernement flamand et les plus grandes fédérations industrielles, dont Fedustria, ont récemment lancé le plan d'action intitulé "Vlaamse Versnelling”, qui prolonge le Pacte d'avenir pour l'industrie flamande.
Ce plan fixe les bonnes priorités : encourager l'innovation, miser sur la décarbonation, mieux harmoniser la politique environnementale et l'industrie, continuer à développer les talents... Mais maintenant, il est temps de mettre en œuvre ces actions. Au travail !