Bardage en bois: les points importants pour le conseil client, la livraison et le service après-vente
Évitez les discussions lors de la livraison ainsi qu'à propos de la qualité et des différences de couleur

Le bardage en bois est constamment exposé à diverses conditions climatiques, qui peuvent affecter la menuiserie tant au moment de la livraison qu'à long terme. Cet article donnera au menuisier un aperçu clair des principaux points à prendre en considération lors de la livraison d'éléments de façade en bois. Vous y trouverez également des conseils précieux et des astuces pratiques que vous pourrez transmettre à vos clients pour qu'il choisisse correctement son revêtement en bois, qu'il ait des attentes réalistes et qu'il connaisse la fréquence et la méthode d'entretien recommandées.
Qualité du bois

Certaines exigences de qualité s'appliquent aux éléments de façade en bois. Par exemple, les défauts naturels du bois ne doivent pas affecter la solidité, la forme ou la rectitude de la pièce. En outre, le bois ne doit pas être anormalement difficile à travailler et doit rester suffisamment durable.
La qualité du bois souhaitée doit être clairement indiquée dans le cahier des charges. Cela peut se faire de deux manières:

- soit en se référant aux classements d'aspect européens;
- soit en donnant une description spécifique des imperfections naturelles acceptables.
Imperfections naturelles acceptables
Les noeuds sains sont autorisés. Toutefois, le cahier des charges doit préciser si des restrictions sont imposées quant à leur nombre et à leur taille. Les noeuds morts d'un diamètre inférieur à 10 mm sont admis, à condition qu'ils soient situés à plus de 5 mm du bord.
La présence de noeuds sains dans un bardage peut même être souhaitable dans certains cas pour obtenir un certain effet esthétique. Toutefois, cela ne doit pas nuire à ses performances. Les gerçures dues au vent ou les fissures superficielles sont autorisées.

Classe de réaction au feu
Si le bardagel (en bois) répond à une exigence spécifique en matière de résistance au feu, il est important de vérifier les instructions de pose en fonction de cette classe de réaction au feu (essence de bois, profil, construction, etc.).
À l'avenir, les compagnies d'assurance seront de plus en plus attentives à la classe de réaction au feu du revêtement de façade. Cela signifie qu'il est non seulement important de démontrer la classe de réaction au feu requise, mais aussi de respecter les conditions de pose correctes, telles que la construction arrière et la profondeur de la cavité.
Pose
Lors de la pose d'un bardage en bois - idéalement, les éléments en bois ont font 18 mm d'épaisseur -, il y a plusieurs considérations cruciales qui sont encore trop souvent négligées dans la pratique.
Coefficient de stabilité
La règle générale du coefficient de stabilité, également appelée facteur d'élancement, stipule que la largeur maximale d'une planche ne doit pas dépasser huit fois son épaisseur. Si ce rapport est dépassé, des problèmes risquent de survenir, tels que des retraits et des dilatations excessifs, des bombements, etc.
Concrètement, cela signifie que pour un panneau de 18 mm d'épaisseur, la largeur maximale peut être de 144 mm (18 mm × 8 = 144 mm).
Accumulation d'humidité
On croit souvent à tort qu'un revêtement de façade à rainure et languette est imperméable. Or, l'eau arrive toujours à se frayer derrière le bardage, même en l'absence d'ouvertures visibles. Par conséquent, le dos des planches devient presque toujours humide. L'accumulation d'humidité derrière le revêtement de façade entraîne inévitablement des problèmes et réduit considérablement la durée de vie du bois. Qu'il s'agisse d'un système ouvert ou fermé, l'humidité peut pénétrer et il faut qu'elle puisse toujours s'échapper ou sécher.
Lattage
Il est donc essentiel de prévoir un espace suffisant derrière le lattage pour permettre aux éléments en bois de sécher complètement. Une application correcte du lattage sous-jacent est indispensable à cet égard. L'espacement et la répartition du lattage doivent être effectués correctement, car il ne suffit pas de placer des lattes tous les 60 cm.
Dans le cas d'un revêtement de façade horizontal, il faut uniquement un lattage vertical. En revanche, un revêtement de façade vertical nécessite un double lattage: des lattes arrière verticales et des lattes arrière horizontales.

Circulation de l'air
En plus d'un lattage correctement exécuté, une circulation d'air adéquate est un élément important à prendre en considération. La cavité d'air derrière le bardage doit faire au moins 15 mm de large. Il s'agit ici d'un minimum absolu, l'idéal étant une cavité de 20 mm de large, quel que soit le type de revêtement de façade en bois. Des ouvertures d'aération doivent être prévues en bas et en haut du bardage, ainsi qu'en dessous et au-dessus des ouvertures de fenêtres ou d'autres éléments de la façade.
Cela permet d'éviter les problèmes d'humidité pouvant résulter du contact direct entre le bardage en bois et le mur situé derrière, et d'assurer une évacuation efficace de l'eau pénétrant dans le bardage. Une bonne ventilation verticale permet de maintenir un équilibre stable de l'humidité entre l'intérieur et l'extérieur du bardage, évitant ainsi la déformation du bois.
Matériaux de fixation
En matière de fixation, les règles sont de plus en plus respectées, mais il est toujours important de tenir compte de certains principes de base. Par exemple, les clous et les vis doivent être en acier inoxydable pour éviter les taches noires sur le bois. Lors de l'installation des planchettes, il est nécessaire de laisser un espace d'environ 2 mm, afin que le bois ait le jeu nécessaire pour se dilater et se contracter en fonction des conditions météorologiques.

Il existe aujourd'hui sur le marché plusieurs systèmes de fixation innovants qui permettent de monter des éléments de façade en bois de manière invisible. Il s'agit notamment de clips fixés au dos des planches ou d'une bande d'aluminium continue entre les planches... Ces méthodes de fixation ont été largement testées et sont accompagnées d'instructions de montage spécifiques qui excluent tout problème.
Éviter les discussions à la livraison

Après l'installation du bardage en bois, il est conseillé de procéder à sa livraison provisoire le plus rapidement possible. Cette livraison peut être incluse comme clause dans les documents contractuels et exécutée par le maître d'ouvrage.
La livraison peut ensuite être mentionnée dans le rapport de chantier, le rapport d'avancement ou sur la facture. Il s'agit d'enregistrer avec précision l'état de la menuiserie après la pose, en se concentrant sur les points suivants:
- Si les éléments de façade en bois livrés sont conformes aux accords contractuels;
- Si la pose a été effectuée conformément aux spécifications;
- si aucun défaut visible n'a été constaté lors de l'inspection.
La livraison provisoire permet d'éviter les discussions et les coûts supplémentaires. Elle encourage également la minutie, ce qui limite la contamination et les dommages causés à la menuiserie.
Limiter les dégâts
Pour minimiser les travaux de réparation et éviter les dégâts, il est conseillé de doter les éléments de menuiserie d'une protection temporaire avant le transport, généralement un film plastique ou des entretoises (qui évitent tout contact direct entre les éléments de menuiserie). Ces protections devraient protéger la menuiserie non seulement contre les dommages mais aussi contre les taches.
Si les éléments de menuiserie sont stockés sur le chantier pendant de longues périodes avant d'être installés, il est fortement recommandé de les emballer pour les protéger de la lumière directe du soleil et des précipitations. Il faut également veiller à ce que les éléments de menuiserie soient stockés dans un endroit sec où ils ne peuvent pas entrer en contact avec le sol.
S'il y a des dommages malgré tout, des réparations locales peuvent être acceptées si elles sont limitées en nombre et en taille. Les dégâts plus importants nécessitent généralement d'enlever une partie du revêtement puis de le remettre en place.
Différences de couleur
Variations naturelles
Le bois est un matériau naturel qui se caractérise par des variations de couleur, de structure, de texture de surface, etc. Dans certaines essences de bois, ces variations sont plus prononcées que dans d'autres. Elles peuvent même s'exprimer dans une même grume ou une même planche. Au sein d'une même essence de bois, on peut trouver des variations de couleur, qui sont spécifiques à l'espèce et dépendent de la zone d'origine et du lieu de croissance des arbres ainsi que d'autres facteurs d'origine biologique.
Grisaillement
La décoloration après la pose est liée à certains phénomènes et/ou essences de bois et doit donc être acceptée. Nous appelons ce phénomène le 'grisaillement'. Il est dû à l'oxydation de la surface du bois par les rayons UV et au lessivage du bois.
Cela signifie que le bois se décolore au fil du temps par un processus naturel. Ce phénomène est dû à l'exposition du bois à la lumière du soleil (rayons UV) et à la pluie. Les rayons UV provoquent une oxydation et la pluie élimine certaines substances du bois. La combinaison de ces deux facteurs confère au bois une teinte plus grise, que nous appelons 'grisaillement'.
Dans certaines situations, le grisaillement peut constituer un inconvénient esthétique. Prenons l'exemple d'une façade dont une partie reste longtemps à l'ombre, tandis qu'une autre est totalement exposée au soleil et à la pluie. Par conséquent, la partie ensoleillée vieillit plus vite que l'autre, ce qui entraîne un grisaillement inégal. Pour minimiser cet effet, le marché a cherché des solutions appropriées.
Des solutions pour lutter contre le grisaillement
De nombreuses personnes pensent encore à tort qu'une couche de vernis ou d'huile incolore peut empêcher le grisaillement. Malheureusement, le vernis ne contient pas de pigment et n'offre donc aucune protection contre les rayons UV. Résultat? La couche de vernis s'écaille avec le temps, tandis que le bois continue inévitablement à grisailler. En revanche, les trois mesures suivantes ont des chances de réussir:
1.) Pré-grisaillement
Le pré-grisaillement consiste à donner au bois une couleur grise artificielle à l'avance. Cette opération est généralement réalisée à l'aide d'un produit huileux contenant des pigments gris.
Avec le temps, ce produit se décompose et le bois commence à grisailler naturellement. Dans les zones ombragées, la teinte grise appliquée se conserve plus longtemps, tandis que dans les zones ensoleillées, le produit disparaît plus rapidement. Dans le même temps, le grisaillement naturel du côté ensoleillé progresse plus rapidement. Grâce à cette combinaison, la différence de couleur entre le gris artificiel et le gris naturel reste minime, ce qui confère au bardage un bel aspect gris uniforme.

2.) Traitement hydrofuge
Une autre méthode pour contrôler le processus de vieillissement consiste à utiliser un produit hydrofuge. Celui-ci peut être appliqué avant ou immédiatement après la pose du bois. Un revêtement hydrofuge empêche la formation de cercles d'eau sur le bois, ce qui est fréquent pour les essences de bois telles que le cèdre et le chêne.
C'est surtout sur les façades et les portails en chêne que des taches d'humidité peuvent rester visibles si le bois absorbe de l'eau et ne sèche pas uniformément. L'utilisation d'un produit hydrofuge permet d'éviter ce problème et de maintenir le processus de grisaillement plus régulier.
3.) Finition colorée
Une troisième option est un traitement avec une finition colorée dans une teinte brun/noir ou une autre couleur, combiné à un entretien périodique. En principe, le bardage en bois est assez facile à entretenir. Toutefois, dans certains environnements, tels que les zones urbaines ou industrielles, la pollution de l'air peut provoquer des taches noires ou gris foncé sur le bois. Si cela n'affecte pas la durabilité ou la qualité structurelle du bardage, cela peut constituer un inconvénient esthétique. Il est à noter que les surfaces huilées colorées sont plus facile à laver.

Pour le nettoyage du bois grisaillé, il existe sur le marché plusieurs produits d'entretien que vous pouvez recommander à votre client. Dans de nombreux cas, un simple nettoyage à l'eau et au savon suffit à rafraîchir le bois. Déconseillez vivement à votre client d'utiliser un nettoyeur haute pression, qui abîme les fibres du bois! En cas de saleté tenace, vous pouvez recommander l'utilisation d'une brosse à poils durs pour nettoyer la surface en profondeur.
Bois modifié thermiquement

Le bois modifié thermiquement - le bois tropical (tendre) dont la durabilité est considérablement améliorée par un traitement thermique - devient de plus en plus populaire en tant qu'alternative abordable au bois dur traditionnel pour le bardage. Grâce au processus thermique, le bois tendre obtient une stabilité et une durabilité accrues, car il absorbe et libère moins d'humidité. Mais ce traitement présente aussi des inconvénients: le bois devient plus cassant, perd de sa résistance et présente une inflammabilité nettement accrue.
Si le bois dur reste certainement très demandé, les clients considèrent le bois modifié thermiquement comme une option moins coûteuse malgré ses inconvénients. Il existe toutefois des alternatives aux bois durs traités thermiquement, comme le frêne, qui est une alternative équivalente aux bois exotiques tels que l'afrormosia et le padouk.
Le problème des séchoirs
En outre, il existe un autre problème important: au Benelux, il y a une prolifération de séchoirs, et toutes les entreprises ne respectent pas aussi strictement les principes techniques des normes de qualité de l'association ThermoWood, de Thermory, du procédé Plato, etc. Les organisations telles que ThermoWood Association et Thermory définissent des lignes directrices pour la modification thermique du bois, telles que la durée et la température exactes dans le four, en fonction de l'essence et de l'épaisseur du bois, et la méthode de refroidissement correcte. C'est important, car chaque essence de bois nécessite un traitement spécifique.
Malheureusement, ces directives ne sont pas toujours respectées. Certaines entreprises expérimentent sans connaissances suffisantes, ce qui se traduit par une qualité finale variable. Une essence de bois qui convient normalement peut devenir cassante, instable ou même inutilisable en raison d'un traitement incorrect. Cela présente des risques sérieux pour la durabilité et la fiabilité du bois modifié thermiquement.
Grisaillement du bois modifié thermiquement
L'une des principales préoccupations des clients est que le processus de grisaillement du bois modifié thermiquement est différent de celui du bois dur, c'est-à-dire beaucoup plus rapide. En outre, il existe un risque accru de formation de moisissures ou de taches. Il est donc essentiel d'informer correctement le client de ces risques potentiels et de lui donner les bons conseils d'entretien.
En collaboration avec Vandenbroucke Hout, Paulussen Houthandel et Carpentier