Les membranes de toit TPO combinent durabilité et souplesse avec bien des avantages

TPO, l'alternative écologique

L’utilisation de plastiques a fortement le vent en poupe ces dernières années et il n’en va pas autrement pour les couvertures de toit. Un matériau intéressant est le TPO, ou Polyoléfine Thermoplastique. En effet, le TPO peut non seulement s’enor­gueillir de bonnes prestations environnementales en ce qui concerne les substances et matériaux utilisés, il peut aussi être engagé comme solution qui apporte une réelle plus-value sensible à l’énergie. 

Enorme élasticité

Le TPO et le PVC sont parfois confondus. Ce n’est pas illogique, car le film TPO ressemble fortement au PVC en termes de propriétés. La structure chimique est toutefois complètement différente. La composition du TPO est constituée, en effet, de petits grains non vulcanisés en caoutchouc éthylène-propylène qui sont maintenus ensemble par un liant en PE ou PP (respectivement polyéthylène et polypropylène).

En général, nous pouvons affirmer que le TPO a une très bonne élasticité avec une très large plage de température

En variant la taille de grain, le matériau, le liant et les additifs, des différences peuvent apparaître entre les différents fabricants en matière de souplesse, de traitement et de solidité. Celui qui commence à travailler avec le TPO, a donc tout intérêt à tester les matériaux de plusieurs fabricants pour pouvoir faire le meilleur choix.

En général, nous pouvons affirmer que le TPO a une très bonne élasticité avec une très large plage de température. Le matériau reste souple et solide aussi bien à froid (jusqu’à -30 °C) qu’avec la chaleur (+120 °C). Cela aide aussi dans le soudage thermique des chevauchements lors du placement. Le fabricant indique toujours la longueur de chevauchement minimale. Les épaisseurs de film usuelles sont 1,2 mm, 1,5 mm et 2,0 mm. Le TPO est livrable en plusieurs couleurs RAL. Les couleurs les plus appliquées sont les suivantes: blanc, gris clair et anthracite.

Evolutions sociales

Le TPO a clairement le vent en poupe ces dernières années, mais ceci peut à peine être qualifié de surprise. La prise de conscience écologique chez les clients finaux grandit, ils sont aussi demandeurs de solutions durables. Le TPO peut non seulement s’enorgueillir de bonnes prestations énergétiques en ce qui concerne les substances et matériaux utilisés, il peut aussi être engagé comme solution offrant une réelle plus-value sensible à l’énergie. Songez par exemple aux toitures végétales. Le TPO dispose d’un agrément FLL, une norme de qualité allemande qui garantit que ce matériau est adapté comme support pour cette solution efficace en énergie.

Rendement maximal des cellules solaires

Un second exemple pour lequel le TPO est un invité apprécié, est l’énergie renouvelable. Comme le TPO est disponible dans des couleurs claires, l’indice SRI (Sun Reflection Index) est souvent très bon. Chez la plupart des fabricants, ceci varie de 90 à 110. En d‘autres termes, une grande énergie est réfléchie (voir aussi, par exemple, les revêtements de toits blancs).

C’est intéressant en combinaison avec une installation de panneaux solaires. Les panneaux solaires ont une certaine NOCT (Normal Operating Cell Temperature). Cette valeur indique la température à laquelle le rendement des cellules solaires est maximal. Sur un panneau solaire standard, cette température se situe autour de 45 °C. Plus on s’écarte de cette température idéale, plus le rendement diminue. Avec des couvertures foncées, le SRI sera nettement plus faible, si bien que ces toits s’échauffent. La différence entre une température de toit de 70 °C et une de 45 °C a un impact significatif sur le rendement des panneaux solaires, parce qu’ils fonctionnent constamment à une température qui excède leur NOCT. La recherche nous apprend que le rendement – en fonction du type de panneau solaire – peut aisément atteindre 15% pendant les moments crêtes en été. Sur base annuelle, il s‘agit d’une augmentation de rendement moyenne d’un bon 5%.

Récupération de l’eau de pluie

Même si la récupération de l’eau de pluie fait l’objet d’une attention sans cesse croissante, le TPO n’a dans ce cas aucune influence sur la qualité de l’eau de pluie, car le film ne comporte pas de fluidifiants, ni d’autres substances pouvant être restituées à l’eau. Mieux encore, le TPO est même utilisé comme habillage de bassins de stockage d’eau potable.

Régulation de température

Une quatrième et dernière illustration de la plus-value ‘verte’ de ce type de couverture est aussi liée à l‘indice SRI évoqué. Comme la chaleur n’est plus absorbée par le toit, le confort de température dans le bâtiment est plus élevé. La chaleur qui se manifeste en journée, n’est absorbée que de façon ralentie, le bâtiment est donc un peu plus inerte. La propriété réfléchissante est aussi une béné­diction pour les systèmes de climatisation placés sur le toit. L’air aspiré est un peu plus frais, si bien que le climatiseur doit con­sommer moins d’énergie pour atteindre la température réglée.

Points d'attention

Chaque avantage a son désavantage, et cela vaut sans aucun doute aussi pour le TPO. La longévité de la couverture dépend, en effet, de plusieurs facteurs. Une énumération au pied levé: 

• le concept pour lequel la pente est très importante;
• la qualité de l’exécution;
• l’entretien périodique;
• la qualité de la sous-construction;
• la charge;
• le climat;
• le système de couverture.

Pour ce qui est du climat, le TPO obtient un bon score, car il est insensible à la lumière solaire et aux rayons UV. La contrepartie est que le TPO est un peu plus cher qu’une surface comparable en PVC. Le couvreur que vous êtes, a peu, voire aucune influence sur le concept, l’entretien et le climat, mais c’est bel et bien le cas pour la qualité de l’exécution.

Bien entendu, la charge du vent est un facteur important dans la détermination de la meilleure répartition des bandes de toit et du mode de montage de l’installation. La surface du toit doit toujours être plane, propre et sèche, et tous les éventuels produits nocifs tels que les graisses et les produits à base d’huile doivent être éliminés. Les objets tranchants ou les surfaces rugueuses pouvant abîmer le film doivent être soit enlevés, soit recouverts d’une couche de protection, si nécessaire.

La finition parfaitement étanche des costières, des angles et des étanchéités aux passages exige l’expertise et les efforts requis. Il est conseillé d’utiliser le film et les accessoires du même fabricant. Pour le placement, trois méthodes de travail sont souvent appliquées, chacune ayant ses avantages et désavantages. Notez qu’une fixation de rive mécanique est toujours exigée pour chaque mode de fixation.

Fixation collée

Dans une construction neuve, le TPO peut être collé sur le béton, le bois ou l’acier avec une colle de contact, associée au soudage à chaud. Il existe aussi des exécutions avec surfaces autocollantes. Dans la rénovation, la couverture existante (en bitume, …) doit être enlevée et une plaque de recouvrement doit être apposée, en fonction du support, avant de placer la membrane de toit TPO.

Lors de la pose des bandes de toit, veillez au chevauchement minimal, mais aussi au positionnement. Celui-ci doit être exécuté de façon à obtenir le moins de joints contraires. Le film TPO est entièrement collé sur un support compatible avec une colle de contact en phase aqueuse adaptée. Veillez à une couche égale sur le film et sur le support. Tou­tes les bandes de toit sont ensuite soudées à l’air chaud de manière à obtenir un ensemble homogène et étanche. Veillez à un cordon de soudure suffisamment large. Les joints soudés à la main doivent être un peu plus larges que dans le soudage mécanique.

Fixation mécanique

Trois aspects importants sautent aux yeux dans la fixation mécanique: l’utilisation des bons matériels de fixation en fonction de la construction, le bon intervalle entre les fixations et la distance demandée jusqu’au bord de la bande de toit.

Laisser un trop grand intervalle entre deux fixations peut par exemple causer des problèmes d’étanchéité et donc de protection contre la pluie et le vent. Si la fixation est placée trop près du bord d’un bande de toit, on risque la formation de déchirures. Ici aussi, la règle est que le chevauchement doit se faire conformément aux exigences du fabricant. Souvent, il indique aussi que les bandes de toit doivent reposer avant l’utilisation, mais hélas, ceci est négligé dans la pratique pour gagner du temps. Le placement dépend aussi du type de substrat.

Fixation avec ballast

Ce dernier type de disposition est uniquement possible si la portance du bâtiment permet d’utiliser un ballast. Les poids exigés sont souvent d’un ordre de grandeur de 50 kilogrammes par mètre carré. Peu d’exigences sont posées aux matériaux de ballast: gravier, gravillons, dalles, ... La méthode de travail est simple: après déroulement des membranes, souder thermiquement les joints, reboucher les passages et prévoir la fixation de rive. Puis, le ballast peut être réparti de faon homogène sur la surface du toit. Dans le cas de matériaux tranchants, utilisez de préférence une toile en géotextile entre la membrane et le ballast.