Emplois circulaires en Flandre

Pendant la session d'inspiration du Green Deal Circulair Bouwen, Kris Bachus de HIVA (KU Leuven) a détaillé les possibilités en matière d'emplois circulaires en Flandre. Il s'est également attardé sur les emplois et les compétences spécifiques essentiels au déploiement d'un secteur de la construction circulaire.
Les chiffres
Kris Bachus a tout d'abord souhaité mettre en lumière certains chiffres, révélateurs de ce que nous savons déjà des personnes qui travaillent dans l'économie circulaire. Une analyse qui mène à trois conclusions importantes à retenir.
1. Emploi
Tout d'abord, il peut être clairement établi que l'emploi dans l'économie circulaire flamande est en pleine croissance. Entre 2010 et 2016, l'emploi dans les secteurs circulaires a augmenté deux fois plus vite que dans le reste de l'économie flamande : 6,4 % contre 2,7 % en moyenne. Actuellement, une mise à jour de ces chiffres est en cours.
Sur la base d'une étude modèle, une estimation a également été faite de la manière dont le nombre d'emplois dans l'économie circulaire devrait évoluer à l'horizon 2030. On estime qu'en Flandre, environ 30.000 emplois circulaires seront créés d'ici là.
2. Faible niveau de qualification
Deuxièmement, les chiffres ont montré qu'en moyenne, l'économie circulaire en Flandre est un secteur plutôt peu qualifié. Cela signifie qu'il existe également des opportunités dans l'économie circulaire pour ces profils.
3. Secteur masculin
La troisième conclusion qui ressort de ces chiffres est que l'économie circulaire flamande est essentiellement représentée par des travailleurs masculins, pour une part d'environ 85 %.
Ces chiffres sont basés sur les résultats du rapport de recherche 'Modelling job creation in the circular economy in Flanders'. Dans ce rapport, les secteurs suivants ont été examinés:
• Réparation de machines (NACE_C)
• Déchets (NACE_E)
• Restauration de bâtiments (NACE_F)
• Véhicules automobiles, commerce de déchets et débris et commerce de détail d'occasions (NACE_G)
• Location et leasing (NACE_N)
• Industrie de la réparation (NACE_S)
• Économie circulaire (Totaal_CE)

Les changements
Ensuite, l'accent a été mis sur les changements : quels emplois devraient être soumis à des changements en raison de l'économie circulaire ? Et de nouveaux emplois apparaîtront-ils également ?
Quels sont les nouveaux emplois ?
Un premier emploi dit nouveau qui a été identifié est celui de material/product scout, ou chasseur de matériaux ou de produits. C'est une personne qui recherche de manière proactive des solutions de construction innovantes et des solutions matérielles pouvant être produites avec moins et/ou plus de matières premières recyclées.
Une fonction similaire est celle du recycle scout, ou expert en recyclage, qui recherche de manière proactive des techniques de traitement innovantes afin de conserver autant de valeur que possible dans la chaîne. Une grande partie du recyclage a déjà lieu, mais il y a encore beaucoup de downcycling. Un éclaireur de recyclage doit donc veiller à ce que la qualité du recyclage soit accrue, afin que les cycles de matières puissent être fermés de la manière la plus circulaire possible.
Une troisième nouvelle fonction est ce qu'on appelle le catalyseur du système. Il s'agit d'une sorte de coordinateur qui recherche les liens entre toutes les phases de la chaîne de valeur. Il veille à ce qu'une efficacité matérielle maximale soit recherchée dans tous les domaines.

Quels emplois vont changer ?
On met toutefois ces "nouveaux emplois" entre guillemets parfois, car il ne s'agit pas toujours de nouvelles personnes, mais parfois de travailleurs existants à qui l'on confie quelques tâches et activités supplémentaires. Les changements que l'économie circulaire apporte aux emplois existants sont généralement très larges. Ces changements interviennent tout au long de la chaîne de valeur, il y a donc de fortes chances que chaque emploi soit impacté dans une certaine mesure. Par exemple :
- Les gestionnaires et les PDG devront se concentrer sur les applications circulaires lors de l'élaboration de la stratégie de l'entreprise ;
- Les architectes devront acquérir une meilleure connaissance des solutions et des propriétés des matériaux, mais aussi coordonner le suivi horizontal entre toutes les phases du cycle de construction ;
- Une grande partie de la logistique inverse se produira dans la distribution, comme dans la démolition sélective où l'objectif est de réutiliser autant de matériaux que possible ;
- Compte tenu de la complexité technique et technologique croissante en général, les réparateurs devront acquérir davantage de connaissances sur les matériaux. En outre, ils devront chercher des moyens de trouver des manuels spécifiques pour des produits ou des applications technologiques particuliers ;
- Les fonctions de soutien telles que le soutien financier et juridique devront être adaptées par l'économie circulaire.

Défis
Bien sûr, la transition vers l'économie et les emplois circulaires ne se fera pas sans défis. Un premier défi est que les problèmes d'un certain nombre de professions goulot d'étranglement existantes risquent de s'aggraver suites aux exigences de l'économie circulaire. Le prochain défi consiste à trouver les bonnes personnes possédant les bonnes compétences pour les bons emplois. Et s'ils ne possèdent pas encore ces compétences, comment les enseigner de manière efficace ? L'enseignement - et la prise en compte de l'apprentissage tout au long de la vie - est bien sûr un élément crucial à cet égard et, idéalement, dans le contexte de l'économie circulaire, un certain nombre d'ajustements seront mis en œuvre dans l'enseignement flamand. Un dernier défi est l'imprévisibilité du consommateur. Pour l'instant, il reste à voir dans quelle mesure le consommateur adoptera les modèles commerciaux circulaires et à quelle vitesse ces modèles seront acceptés.
Opportunités
Sur la base des recherches menées jusqu'à présent, il est clair que l'économie circulaire peut être un moteur d'emplois important pour la Flandre, et donc aussi un moteur de croissance économique. Ce qui, bien sûr, est une bonne chose à une époque où la relance post-COVID-19 urge. En outre, l'économie circulaire offre des opportunités pour l'économie sociale. Car il existe également des opportunités pour les profils vulnérables et peu qualifiés, par exemple dans le secteur des déchets ou dans la réparation et la logistique inverse.