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CONSTRUCTION ET RENOVATION D'USINE EN CONFORMITE AVEC LES DEFIS FUTURS

Dans dix ans les standards de la pharmacie appliqués dans l'industrie alimentaire?

Différents pays de l'UE aident les producteurs de denrées alimentaires à répondre aux futures exigences. Chacune de ces entreprises doit suivre les tout derniers développements dans son secteur pour se préparer à demain. Une 'Food Factory of the Future' doit détecter de façon précoce les manquements potentiels, chercher à temps des solutions et opportunités possibles pour la performance opérationnelle. Les entreprises alimentaires doivent aussi être prêtes à satisfaire aux nouvelles exigences sur le plan de la sécurité au travail, de la sécurité alimentaire, du contrôle de la qualité, de l'environnement et du climat.

 

CONSTRUIRE ET RENOVER POUR ECONOMISER LES COUTS

Flux de produit linéaire: l’air s’écoule des locaux les plus hygiéniques vers les locaux les moins hygiéniques
Flux de produit linéaire: l’air s’écoule des locaux les plus hygiéniques vers les locaux les moins hygiéniques

La modernisation de l'appareil de production, des systèmes de mesure et de contrôle, des périphériques environnants et des équipements d'utilité publique permet d'économiser les coûts. Dans l'usine du futur, un produit suit le chemin le plus court de la matière première au produit fini, en droite ligne de la réception à l'expédition. L'économie de coûts signifie aussi éviter les coûteux rappels consécutifs à la contamination du produit. Un contrôle imparfait des flux d'air dans l'usine peut entraîner la contamination des produits par des organismes de décomposition, des pathogènes et des allergènes.

Récemment, l'entreprise canadienne Nature's Path a organisé une action de rappel de sa marque Choco Chimps à cause d'une possible contamination au gluten via l'air. La pression de l'air doit être la plus élevée dans le local le plus hygiénique: là où le produit décontaminé - subissant une réduction microbienne - est exposé en dernier à l'air. Dans bien des cas, c'est le local d'emballage. De là, l'air doit s'écouler vers les locaux moins hygiéniques à pression plus basse. Ce sont les zones d'introduction des marchandises entrantes et les zones de chargement des marchandises sortantes. Dans l'usine, des appareils de mesure de pression différentielle aident à contrôler les flux d'air, tout comme des portes rapides, sas et rideaux d'air, bandes plastiques, etc.

 

'MOINS POUR PLUS' SUR UNE SURFACE PLUS LIMITEE

L'automatisation, la robotique et les systèmes 'big data' deviennent la norme pour produire plus efficacement et diminuer la charge de travail du personnel. Une occupation plus efficace de l'appareil de production permet d'économiser sur les investissements dans l'infrastructure de production. Le slogan doit être: 'moins pour plus', ce qui peut aussi se traduire par une limitation de l'espace requis. Dans certains cas, l'espace disponible est limité dans les zones industrielles; dans d'autres, le 'stop au béton' exige des usines ayant une empreinte plus petite. Puis, on choisit de construire plus haut, ou une stratégie à mi-chemin entre construction neuve et rénovation. Dans une structure de construction existante (p.ex. magasin de stockage), on peut construire un hall de production modulaire. Une unité de production peut être construite selon le 'principe Lego': des modules séparés - fabriqués loin du site - sont amenés sur place et assemblés. La construction modulaire offre des avantages: les modules sont construits par les constructeurs les moins chers et n'importe où dans le monde, les contaminants inhérents à la construction d'une infrastructure (p.ex. fibre de fer, poussière, ...) restent sur les sites de construction - loin de l'usine, les modules obsolètes sont aisément remplacés, une unité de production est aisément déplacée vers un autre site, etc.

Construction modulaire d’usines
Construction modulaire d’usines

 

ECONOMISER L'ENERGIE EST LA NORME

Toutes sortes de taxes environnementales (sur les émissions de CO2, les eaux usées) et l'utilisation irréfléchie de l'énergie peuvent faire grimper les coûts opérationnels si une entreprise ne se soucie pas des mesures qui respectent l'environnement et économisent l'énergie. De nombreuses entreprises alimentaires ont une utilisation très intensive de l'énergie. Les émissions de CO2 sont le plus souvent liées à la production de vapeur pour des processus d'échauffement. Par le renouvellement de l'infrastructure de vapeur et une isolation suffisante de toutes les conduites de vapeur/eau chaude, la facture énergétique et les émissions de CO2 peuvent baisser.

Les entrepôts frigorifiques sont de gros consommateurs d'électricité, mais ne font pas toujours l'objet de l'attention requise. Le long des quais de chargement pour l'expédition des produits finis, un air intérieur chaud et humide peut pénétrer dans l'usine. Les mesures nécessaires doivent être prises pour boucher les nids à courant d'air. Et les quais de chargement doivent se situer du côté le moins exposé au soleil, à la pluie et surtout au vent. Le fonctionnement des entrepôts frigorifiques peut aussi être mauvais quand les parois sont bien isolées. D'autres mesures d'économie d'énergie sont l'utilisation de la lumière naturelle (réflexion ou parois de couleur claire), les systèmes d'éclairage intelligents (placement de détecteurs de présence), l'éclairage basse énergie (p.ex. tubes LED) et la récupération de chaleur (p.ex. chaleur générée par des compresseurs ou la fumée ou l'air évacué). Tout comme chez les particuliers, l'utilisation de sources d'énergie renouvelable (panneaux solaires, éolienne(s) partagée(s) avec d'autres entreprises) est un must pour qui veut abaisser la facture de l'énergie et de l'émission. Celui qui choisit des panneaux solaires, doit s'assurer que le toit supporte le poids des panneaux solaires (25-50 kg/m²).

 

LEGISLATION CONSTAMMENT MODIFIEE

Sécurité alimentaire

Les schémas de certification classiques BRC, ISO/FSSC22000 et SQFI restent reconnus au sein de la Global Food Safety Initiative (GFSI), mais subissent constamment des mises à jour. Bien que les actuels Good Manufacturing Practices (cGMP), HACCP et prerequisite programs restent la base de tout Food Safety Management System, les GFSI et Food Safety Modernisation Act (FSMA) posent des exigences complémentaires. Lors de la révision des cGMP, on met par exemple de plus en plus l'accent sur la maîtrise de la contamination possible aux allergènes. De plus, au lieu des Hazard Analysis and Critical Control Points (HACCP), on préfère de plus en plus les Hazard Analysis Risk Preventive Controls (HARPC), ce qui aura son impact sur les cGMP dans les prochaines années. L'accent dans les prerequisite programs se déplace de la réponse apportée à la contamination des aliments vers sa prévention. Les BRC, ISO/FSSC22000 et SQFI, les standards GSFI, les régulations FDA et USDA ne concernent plus seulement le processus de production et d'emballage, mais doivent être implémentés de façon routinière lors des rénovations ou de la conception de nouvelles usines alimentaires. La réglementation et les standards existants relatifs à la sécurité alimentaire sont constamment mis à jour, ce qui influence aussi la conception et la construction d'usines. Avant, les exigences de sécurité alimentaire les plus strictes étaient imposées aux producteurs de produits laitiers, de viande et de repas préparés. Or, elles s'appliqueront à tous les secteurs alimentaires. Classiquement, l'industrie alimentaire observe les développements dans le secteur pharmaceutique, aussi il n'est pas exclu que d'ici une décennie, les standards de l'industrie pharmaceutique s'appliqueront dans l'industrie alimentaire.

Construction et entretien de bâtiments

Egalement sujets aux changements sont les codes, législations et standards nationaux et internationaux pour l'érection et l'entretien de bâtiments et constructions: sécurité incendie, protection des installations électriques, constructions pour l'arrivée et l'évacuation de l'eau, équipements pour l'évacuation en cas d'urgence. C'est un défi pour les producteurs alimentaires de construire une nouvelle usine qui satisfera aux futures modifications de la législation et des standards existants. La réflexion au jour le jour doit faire place à une vision claire des futurs développements.

Sécurité du personnel et ergonomie

La vue à la lumière naturelle et la végétation améliore le bien-être psychique du personnel
La vue à la lumière naturelle et la végétation améliore le bien-être psychique du personnel

Législateurs et assureurs exigent des mesures pour garantir la sécurité du personnel. Cette législation et ces exigences évoluent aussi constamment. Dans certains pays, le législateur doit continuer de payer le salaire en cas de déficit d'heures-travail. Un espace suffisant autour de l'infrastructure de processus, des plates-formes de levage, des cobots, ... aident à réduire les accidents de travail et le déficit d'heures-travail dus à des lésions - et donc aussi les coûts. Aussi il vaut mieux impliquer le personnel sur le lieu de travail dans la rénovation ou la conception de la nouvelle usine. Un flux de produit logique et des distances limitées entre les systèmes de production (pas de lourds chargements de palette sur longues distances) augmentent la productivité. Les produits chimiques doivent être stockés de façon correcte et séparée, compte tenu de certaines règles de ségrégation pour les produits chimiques incompatibles. Les entreprises alimentaires utilisent l'eau bouillante, la vapeur et/ou des réfrigérants à température extrêmement basse (p.ex. produits cryogéniques). Une conception d'usine adéquate est nécessaire pour éviter les brûlures. La protection auditive, des fenêtres pour l'incidence de lumière naturelle et la vue sur la végétation accentuent le bien-être psychique. Toutefois, ces éléments visuels ne peuvent être observés que de façon indirecte via un espace intermédiaire.

 

ANTICIPER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Le changement climatique pose aux producteurs d'aliments des défis supplémentaires en termes de sélection de site et de conception d'usine. Une usine doit être construite à un endroit avec un risque minime d'inondation. Anticiper de fortes pluies signifie implanter l'usine plus haut. L'eau pluviale doit pouvoir être drainée aisément loin de l'usine, vers des égouts de dimensions suffisantes. L'infrastructure du toit doit éviter l'accumulation et l'infiltration de l'eau pluviale et la charpente doit supporter une épaisse couche de neige. Tous les accès de l'usine doivent être protégés des intempéries (e.a. compte tenu du sens du vent dominant). Les environnements chauds signifient à nouveau l'infiltration d'air chaud et humide, une facture d'énergie plus élevée pour le stockage froid et la conservation des aliments, un manque d'eau, ... Souvent, ce sont des raisons suffisantes pour chercher un autre site.

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Écrit par Frank Moerman

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